Dressons rapidement les débuts de Granville, « place forte ».
En 1439 les Anglais occupent la Normandie, seul le Mont Saint-Michel leur résiste. Ils choisissent l’épron rocheux, à l’entrée de la Baie, comme position géostratégique, y édifient une enceinte et établissent une profonde coupure « la tranchée des Anglais ».
La première enceinte française est édifiée à la demande de Charles VII après la reprise de la Roque aux Anglais en 1445.
Mais c’est à la suite de la visite de Vauban en 1686 et de son rapport de la même année que l’on parle de caserne : « Bastir des casernes…..les maisons de la ville estant si petites et si pleines….. »
C’est seulement en 1740 qu’une première caserne fût édifiée à l’endroit de deux vieilles maisons situées à l’extrémité de la rue Saint-Jean : « …deux maisons qui ont été prises pour cela et qui ne valent pas grand-chose seront fort propre pour en bastir un corps et demy… ». (Histoire de Granville, Charles de la Morandière).
La situation du soldat chez l’habitant n’étant plus tenable, en 1750 l’on décide l’édification d’une caserne importante connue actuellement sous le nom de « Zurich » qui rejoignit par un retour d’équerre, le premier bâtiment d’un seul étage par un bâtiment de deux niveaux.
Cette caserne en granit de Chausey comporte huit travées accolées et éclairées chacune de grandes fenêtres aux encadrements moulurés. Ses grandes lignes, sa façade sobrement décorée, sa toiture aux 15 lucarnes et aux 9 souches monumentales de cheminées témoignent d’un des plus beaux exemples
de l’architecture militaire ancienne de France.
Mayeux-Doual, premier historien granvillais du début XIXe, écrit :
« …..En général, parmi les édifices de la Ville on peut dire que les casernes sont absolument ce qu’elle a de mieux. »
Il parle de Zurich-Bazeilles et de Gênes-Champagne (actuelle résidence Vauban).
BAZEILLES
